Branche spécialisée de la luminothérapie, La chromothérapie est une discipline de bien-être qui repose sur les effets bioénergétiques naturels de la lumière et la perception psycho-émotionnelle des couleurs afin de restaurer et conserver un état optimal de fonctionnement du corps comme de l’esprit. Cet état d’équilibre naturel, appelé homéostasie, contribue à une bonne forme, physique et morale et énergétique.
La lumière est constituée d’une gamme d’ondes électromagnétiques que nous percevons visuellement sous forme de couleurs. Chaque longueur d’onde (couleur) du spectre de la lumière dispose d’une qualité et d’une quantité d’énergie qui lui est propre.
Le principe de la chromothérapie est que l’exposition à des longueurs d’ondes de lumière spécifiques et la vision des couleurs correspondantes agissent à différents niveaux sur les fonctions physiologiques, les états émotionnels et psychiques pour induire des effets stimulants, équilibrants ou apaisants, en fonction des déséquilibres à résoudre.
Les effets sont obtenus en projetant sur tout ou partie du corps de la lumière colorée ou en la diffusant en ambiance pour travailler sur les ressentis émotionnels et psychiques.
La lumière, en tant que rayonnement énergétique, va agir sur les processus physiques et la couleur en tant que perception sensorielle va agir au plan émotionnel et psychique.
La perception des couleurs n'est pas seulement une caractéristique physiologique de la vision ni une question de goût esthétique. Par un bilan chromatique personnalisé inspiré du test des couleurs de Max Lûscher, en étudiant les réactions affectives et émotionnelles à certaines couleurs, le chromothérapeute parvient à identifier la nature et l'origine des troubles et déséquilibres qui nous perturbent et déterminer quelle(s) couleur(s) utiliser pour rétablir l'équilibre.
La lumière est à la base des principaux processus biochimiques liés à la vie. L’exemple le plus connu est la photosynthèse réalisée par les végétaux à partir des photons (énergie de la lumière) pour transformer le CO2 en glucose. Dans un procédé similaire, l’être humain a besoin de la lumière du soleil pour synthétiser la vitamine D.
Il existe de nombreuses études et recherches scientifiques démontrant l’action bénéfique de la lumière et des couleurs sur l’organisme et le psychisme. Je citerai ici quelques unes des plus représentatives et les plus majoritairement admises et reconnues par la communauté scientifique internationale.
La Photobiomodulation :
A partir de travaux initiés dans les années 60 par le Dr Endre Mester en Hongrie qui travaillait sur l’utilisation chirurgicale du laser rouge pour des tumeurs sur des souris, la biophysicienne Tiina Karu a mis en évidence, dans les années 80 que certaines longueurs d’ondes de lumière interagissent avec la chaine respiratoire cellulaire au niveau des mitochondries. Les travaux de Tiina Karu ont démontré que la photostimulation agissait sur l’enzyme cytochrome c oxydase impliqué dans la production de l’adénosine triphosphate (ATP), molécule clé de l’énergie cellulaire. Plus intéressant encore, les observations ont révélé que plus les cellules sont lésées, plus elles vont absorber de lumière pour rétablir leur équilibre.
La découverte de la mélanopsine :
En 1998, Ignacio Provencio, biologiste à l’Université de Virginie, découvre la mélanopsine. Il s’agit d’un photopigment sensible à la lumière bleue (470 nm) présent dans les cellules ganglionnaires de la rétine, qui ne joue aucun rôle dans les fonctions visuelles, mais est impliquée dans la synchronisation des cycles biologiques basés sur l’alternance jour/nuit. Cette découverte a ouvert la voie à d’autres recherches qui tendent à démontrer que d’autres opsines photoréceptives à d’autres longueurs d’ondes sont présentes dans l’organisme et joueraient un rôle dans les différents processus biochimiques.
La thérapie photodynamique :
Il s’agit d’un procédé utilisé dans les traitements de certains cancers. Une substance chimique toxique, rendue active par photosensibilisation à une certaine longueur d’onde de lumière, est directement injectée dans la tumeur, puis « éclairée » par la lumière adéquate. Il s’ensuit une réaction chimique avec l’oxygène du tissu qui produit l’effet toxique et attaque les cellules tumorales. La substance chimique seule n’est pas toxique, elle ne le devient que stimulée par la longueur d’onde de lumière appropriée. Cela permet une action beaucoup plus ciblée et moins nocive pour l’organisme.
La psychologie de la couleur de Max Lüscher :
Ce professeur de psychologie et philosophe suisse est le fondateur de la psychologie de la couleur. Dans les années 50 il a élaboré un test qui permet de déterminer l’état émotionnel d’une personne en fonction de son attirance ou son rejet pour certaines couleurs. Les travaux de Lüscher ont démontré notre connexion naturelle psycho-émotionnelle à la couleur. On sait aujourd’hui que les couleurs influent sur l’humeur mais aussi sur les perceptions sensorielles et psychiques. Et inversement, on peut déduire par l’attirance ou du rejet de certaines couleurs l’état émotionnel d’une personne, mais aussi son expression dans les manifestations somatiques.
Il existe également des applications, moins techniques mais connues de tous, des bienfaits de la lumière, comme par exemple, la résorption de l’ictère néonatal par la lumière bleue et le traitement de l’acné par la lumière bleue et rouge. Dans le cas de l’acné la lumière bleue est utilisée pour son action antibactérienne et la rouge pour son effet cicatrisant.
La chromothérapie est une discipline humaniste, visant à remettre l’humain en harmonie avec ses sensations, ses émotions et son corps pour qu’il retrouve ou conserve un équilibre général propice à une bonne santé morale et physique. Le bien-être est indispensable à la qualité de la vie, elle-même nécessaire pour affronter tous les évènements négatifs pouvant survenir au cours de l’existence. La santé n’est pas que physique et médicale, elle dépend aussi de notre harmonie avec nos conditions et notre contexte de vie. Trop de stress répété, trop d’émotions mal assimilées et non éliminées engendrent des déséquilibres qui en s’accumulant favorisent l’apparition de la maladie.
On peut comparer la chromothérapie à l’accordage d’un instrument de musique. Lorsqu’il est désaccordé, l’instrument n’est pas cassé, il n’est pas altéré dans sa matière ou dans sa structure mais il joue faux et devient inutilisable. Tout comme l’accordeur va devoir identifier sur quelle(s) note(s) intervenir, et s’il faut augmenter ou diminuer la fréquence pour retrouver la bonne tonalité, le chromothérapeute identifie les déséquilibres en étudiant la relation psycho-émotionnelle de son client avec les couleurs et utilise les longueurs d’ondes lumineuses appropriées pour rétablir la bonne harmonie. Il ne touche ni à la matière ni à a structure qui sont du domaine de la médecine.